La 4rtgallery présentait l'exposition "Métamorphoses - Du côté de Paolo Cari". Une exposition dédié à l'une des identités de Raphaël Thierry. Sous son pseudonyme Paolo Cari, tout part d’une idée, d’une intuition ou d’un questionnement avant le passage à l’acte. Sa pratique réside en cela : s’appuyer sur une activité de l’esprit, par essence impalpable, pour aboutir à une réalité physique, sans préméditation de forme ou de procédé et porter
l’attention sur les dérives et mutations qui s’opèrent au cours du cheminement de l’une vers l’autre. C’est donc comment arriver à partir d’une idée à générer un objet ou une œuvre. À la différence de ses deux autres démarches, la particularité de celle-ci implique l’élaboration d’une manière de travailler toujours nouvelle, propre à chaque projet, tant dans son aspect technique que dans sa méthode.
La cohérence des pseudonymes de Raphaël Thierry trouve avec « Paolo Cari » sa limite. Car, à la différence de ce qui a été produit sous son véritable nom, sous l’entité « Klaus Ramka », ou sous celle de « Rapharty », l’illustrateur, ce nom fut longtemps une vibration dont on ne savait pas à quoi il faisait référence. On doutait même qu’il y en eût un tant l’enfant, l’adolescent ou l’adulte aimaient jouer avec des inventions purement verbales.
Cependant, à la longue, des allusions de plus en plus nombreuses ont été faites par l’artiste à ce pseudonyme. Il s’en est tardivement servi de signature pour certaines œuvres. Ce qui déconcerte, c’est la diversité de ces allusions ou de ces productions qui trahissent des attitudes multiples et ouvrent toutes sortes de possibles. Certains resteront à l’état d’ébauche, d’essais sans lendemain. D’autres ouvriront des pistes inattendues. Il n’y a pas sous le nom de Paolo Cari un seul ensemble d’œuvres structurées relevant d’un style ou d’une manière de peindre , de dessiner, de sculpter ou d’installer. On essaiera donc de définir les états d’esprit qui sous-tendent les réalisations les plus diverses : dessins, peintures, objets, installations qui ne peuvent être facilement regroupés selon un genre ou une espèce. Il arrive qu’il y ait porosité avec les noms antérieurs au point qu’on peut dire : « Il y a du Paolo Cari dans cette oeuvre de Raphaël Thierry… Il y a du Paolo Cari dans cette œuvre de Klaus Ramka ». L’artiste lui-même a indiqué que dans les deux grandes expositions à Campredon (2010 et 2013), il a mêlé des éléments relevant de Paolo Cari: dans la première, « Ardet in hostem », les Vanités en timbres-poste, dans la deuxième, Dérives, l’aile monumentale appelée « Grandeur nature », « Le tableau ivre » (vingt et un formats), la roue de livres, « La brocante des songes »... Il semble même que l’artiste hésitait quelquefois lui-même.
Il se peut, donc, que la référence au pseudnonyme « Paolo Cari » ne recouvre pas une question d’identité et qu’elle ne rende pas compte d’une polarité parmi d’autres mais qu’elle appartienne à toutes ces polarités comme une entité présente dans toute création et que l’artiste peine à définir. Ce n’est pas un nouvel avatar qui permettrait de classer les productions sous une nouvelle étiquette. Ce n’est pas non plus l’attente du surgissement d’un « nouvel artiste » à naître.
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