La 4rtgallery présente l'exposition "Quo Vadis" (Ou vas-tu ?). Une sélection de tableaux et sculptures sur le thème du Nègo chin et de son barreur mais aussi sur les réflections de la Sorgue. Une exposition qui accompagne l'installation de la sculpture monumentale en bronze "Quo Vadis" de 4,50 mères de haut réalisé par Raphaël Thierry et qui sera implanté sur le promontoire de l'esplanade Robert Vasse à l'Isle-sur-la-Sorgue.
"J’ignore si Raphaël Thierry avait lu les Actes de Pierre (environ 190 ap.JC.) et, en particulier, la scène célèbre de cet écrit apocryphe où Pierre, fuyant la persécution à Rome, rencontre sur la Via Appia Jésus de Nazareth et lui demande « Quo vadis, Domine ? » Celui-ci lui répond : à Rome pour y être de nouveau crucifié. Pierre fait demi-tour et subira le martyre, crucifié à son tour, la tête en bas. Peut-être a-t-il lu le roman de Henryk Sienkiewicz (prix Nobel 1905) ou vu le péplum de Mervyn LeRoy (1951) ou encore le film polonais de Kowalerowicz de 2001. Quoiqu’il en soit, la question, ici, est tronquée : « Quo vadis ? » et ne s’adresse pas au Seigneur mais plutôt à lui-même, le peintre, debout sur la périssoire qu’il manœuvre à la perche. La question, de façon toute laïque, est ramenée au niveau de questions collantes, sans réponses, dont se moquent les calembours populaires : « Où vais-je ? Où cours-je, dans quel état j’erre ? » Ce qui est considéré, c’est la plastique des gestes, des attitudes générés par la propulsion. Ce qui est étrange c’est que la première fois qu’est abordée cette question, Raphaël Thierry peint au lavis sur les grandes pages d’un missel romain dont il traverse les huit cents pages sans prêter la moindre attention à leur contenu.
De la manière insolente qu’il avait eue pour caviarder de totems de Klaus Ramka le volume intitulé « Voici venus les jours du prêtre » de Josse Alzin. (cf le catalogue Du côté de Klaus Ramka. 2022. Art Gallery.) Avec l’intention d’une animation du type des flip-books qui consiste à laisser filer les pages du pouce pour obtenir l’illusion du mouvement. Ne pouvant s’exécuter avec un livre aussi gros, digne du lutrin, il photographie la totalité des lavis. Ce sont des centaines de photos montées dans un logiciel appropié qui permettront la réalisation d’un film de 50’. C’est Ex libris (Quo Vadis) de 2013. Nous avons choisi de reproduire ici quelques unes d’entre elles, en pleine page, pour faire apprécier la présence de ces silhouettes qui va devenir un thème central de son travail, et laisser voir dans le détail le travail de la transparence. Dans le même temps, apparaissent deux séries à l’huile (Etudes pour Quo vadis I, Etudes pour Quo vadis II). [...] " (François Thierry)